En termes de chiffre d’affaires, le marché mondial du médicament a dépassé les 1 000 milliards de dollars en 2017. Ce qui représente approximativement 826 milliards d’euros. En ce qui concerne la France, elle a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 54,1 milliards d’euros en 2017. Ce qui la place désormais au 4e rang parmi les producteurs européens. Il convient de savoir qu’un médicament doit suivre un processus long et strict avant d’être vendu dans les pharmacies. C’est à ce stade que le Market Access intervient.
Processus à suivre pour la vente d’un médicament
Ce terme anglais se traduit littéralement par l’accès au marché. Il s’agit en fait d’une approche marketing spécifique au domaine pharmaceutique. Car il convient de noter que l’activité des entreprises œuvrant dans le secteur du médicament en France est strictement réglementée. C’est le Code de la santé publique qui fixe donc ces règles. Ainsi, d’après ce code, certaines activités sont réservées à des établissements pharmaceutiques spécifiques. Il s’agit de la fabrication, de la distribution en gros, de l’importation et de l’exportation de médicaments. L’exploitation des spécialités pharmaceutiques entre également dans cette catégorie.
L’ouverture de ces établissements nécessite l’aval de l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM). C’est notamment le cas pour les établissements qui effectuent la distribution en gros de médicaments. Par ailleurs, il est impossible de commercialiser un médicament sans avoir reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM). Cette autorisation est délivrée par les autorités sanitaires françaises (ANSM) ou encore européennes (EMA). Ces autorités doivent se référer à un processus strict et minutieux. Ce dernier est destiné à mettre en avant la sécurité, l’efficacité et la qualité du médicament.
L’accès au marché, l’étape finale
Pendant des décennies, l’obtention de l’AMM constitue le point final qui permet de distribuer un médicament en France. Cependant, ces dernières années, les autorités étatiques ont dû mettre en place des moyens de contrôle des frais de santé. Et les dépenses pharmaceutiques y tiennent une place prépondérante. Afin de réduire ces dépenses, les gouvernements ont donc mis en place le Market Access. En d’autres termes, les laboratoires pharmaceutiques doivent désormais tenir compte des avis des gouvernements avant de pouvoir commercialiser leurs produits. Et ce n’est pas seulement l’État, par l’intermédiaire de la Caisse d’assurance-maladie, qui a le dernier mot !
En effet, il faut également tenir compte de l’avis du médecin, qui est le prescripteur du médicament. En outre, le consommateur, à savoir le patient, possède également une part d’influence dans ce domaine. Or, il est certain que les intérêts de ces trois acteurs divergent la plupart du temps. Ainsi, il peut arriver que deux d’entre eux s’allient afin de combattre le troisième. C’est le cas dans l’Hexagone où le médecin et le patient unissent leur force contre l’Assurance-maladie.
Un chemin parsemé d’embûches
Pour résumer, l’obtention du Market Access est conditionnée par la levée de trois obstacles majeurs. D’un côté, le prix et le remboursement du médicament doivent faire l’objet d’un accord commun entre les trois parties. Ensuite, il faut que le médicament obtienne la recommandation d’un organisme gouvernemental. Enfin, il doit intégrer une liste de produits qui peuvent être prescrits par les médecins. Si l’une de ces trois conditions n’est pas respectée, l’accès au marché est difficile pour le médicament. Et le laboratoire pharmaceutique qui l’a développé risque de perdre beaucoup d’argent, en conséquence.